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Par Skan

Nik Hill

01 Février 2018

Apprenti grapheur dans les rues de Bristol, Nik Hill se passionne pour le motion design durant l'adolescence, curieux de comprendre les coulisses d'une composition. Plus tard, il mène une carrière brillante de motion designer, collaborant entre autres avec Territory Studio où il contribue aux interfaces des films les Gardiens de la Galaxie, SpyAvengers : L'Ère d'UltronJupiter : Le Destin de l'univers, Blade Runner 2049...

Il nous explique un peu plus son parcours. En bonus, il présente de fond en comble les coulisses de production de sa dernière vidéo lyrique pour le groupe MJ Cole.

 

Quand ta carrière a-t-elle commencé ?

Ma carrière d'artiste a commencé à l'âge de treize ans dans les quartiers de Bristol. J'étais très inspiré par le street art, comme les graffitis de Banksy (ci-contre). J'aimais imiter les oeuvres d'artistes publiées dans les magazines. Je m'entraînais à calligraphier mon nom, cherchant un style propre. Peu à peu plusieurs trucs venaient, comme des dessins sur des t-shirts, des expositions. Puis j'ai décidé d'aller à l'université pour étudier le motion design

C'était un choix aléatoire. Je ne regardais pas souvent la tévision. C'était plutôt le loisir des parents.  Mais la publicité m'intéressait. "Ah ! Tu n'es pas intéressé par le programme télé ?" me disaient-ils. En effet. J'étais intéressé par le procédé derrière un spot publicitaire : l'habillage, les éléments graphiques, les effets spéciaux. J'avais recherché sur Google quelques infos sur le motion design, trouvant un cursus donné à l'Université métropolitaine de Londres.

La première année d'études, j'ai passé chaque nuit à regarder des tutoriels de Greyscalegorilla, Videocopilot et Helloluxx. On avait un module d'introduction sur Cinema 4D et After Effects, mais en ligne on peut apprendre davantage. J'ignorais à l'époque qu'on pouvait utiliser Cinema 4D plutôt que Flash pour le motion design . L'important, outre les cours et les tutoriels, c'est de tester des choses, d'explorer. L'un de mes premiers rendus sur Cinema 4D, c'est une sphère qu'il nous fallait rendre la plus esthétique possible dans le cadre du cours.

La deuxième année à l'unif, j'ai participé à un concours d'animation d'un logo pour un club de football avec le studio Factory 311. Prix du lauréat : un iMac, que j'ai encore d'ailleurs dans un coin. On ne recevait qu'un fichier Photoshop. Carte blanche pour l'animation. J'ai gagné par défaut car tout le monde avait abandonné.

Durant cette période, je travaillais alors comme freelance à Factory 311. Le directeur de la création, Nick Hardy, poussait mes limites sur des projets commerciaux durant lesquels je bossais principalement sur After Effects. Je n'avais pas mis les mains dans Cinema 4D durant une année. A la fin de la troisième année d'unif, j'avais un portfolio professionnel et pouvais grâce à ça dégoter d'autres jobs.

 

Comment as-tu travaillé avec Territory Studio ?

J'avais envoyé mon showreel à plusieurs studios, notamment Spov et We Are Seventeen. Allen Leitch de Spov - j'éprouve tellement de respect pour lui - m'a tellement offert. Il n'avait pas spécialement de projet sur lequel bosser tout de suite, mais il a pris le risque de m'engager. C'était dingue. Je lui suis tellement reconnaissant.

A peine gradué, il m'a donné l'opportunité d'expérimenter des choses, de bosser avec d'incroyables talents, comme Yugen Blake et Miles Christensen. Ensuite, j'ai bossé en freelance à We Are Seventeen. Pendant ce temps, Territory Studio cherchait un motion designer sur Cinema 4D. J'ai simplement envoyé un mail à David Sheldon-Hicks, l'un des fondateurs du studio. Et pendant six mois, j'ai bossé en freelance, puis en salarié jusque 2016. Mais quels bons moments à Territory ! On était comme une famille.

As-tu continué ton apprentissage dans ce studio ?

Beaucoup avec Peter Eszenyi. Il a une connaissance énorme de la 3D. On passait une partie du temps libre à creuser des techniques. Peter, toujours prompt à partager, m'a grandement aidé à monter en niveau, ainsi que Marti Romances. Quand on entame un projet avec des dates limites, on doit progresser vite pour assurer la production et faire au mieux dans un tel niveau d'exigence. Mon premier projet à Territory, c'était le film "Les Gardiens de la Galaxie". Un énorme travail de design et d'animation d'interfaces. J'avais procédé au mieux, employant entre autres des techniques que m'avaient apprises Yugen Blake.

 

Durant ton apprentissage, quels furent tes obstacles les plus récurrents ?

L'interface, premièrement. Trouver des repères pour naviguer dans tel ou tel logiciel. Et réaliser dans un logiciel ce qu'on a dans l'esprit.

Discutons un peu du travail que tu as mené récemment avec Territory pour les interfaces futuristes du film Blade Runner 2049. Comment l'as-tu entamé ?

On a eu une première discussion avec le réalisateur Denis Villeneuve, un homme ébahissant. Il nous fallait auparavant collecter des références visuelles pour présenter des idées à lui ainsi qu'à son équipe de production. Ils ont choisi leurs préférences. Ensuite, quelques jours après, on a présenté une première maquette pour vérifier la direction artistique.

Quelles étaient vos inspirations ?

On gardait toujours en tête le premier Blade Runner pour évoquer l'univers esthétique. Ryan Rafferty-Phelan, qui nourrissait notre inspiration, collectait maintes sources au design intéressant. Il puisait de partout.

Suis-tu des tutoriels pour l'instant ?

Pas depuis un certain temps. Je teste beaucoup, approfondis des techniques connues, les mélange avec d'autres. J'apprends plutôt la direction artistique, l'établissement d'un business, la négociation avec un client, la composition d'une équipe de talents spécifiques, vu que maintenant j'ai mon propre studio Twenty Third C.

Avec toute cette besogne, entre les projets, les tests, les affaires, les clients, comment arrives-tu à équilibrer vie professionnelle et vie privée ?

Par quelques compromis... D'habitude j'essaye d'avoir une vie sociale quand l'ordinateur fait un rendu, de passer du temps avec ma copine. Puis j'adore cuisiner !

Mais en fait, quand l'ordinateur est en rendu, tu penses encore au boulot ?

Oh tout le temps, tout le temps. J'ai surtout peur que l'ordinateur déconne en plein calcul. Mais j'essaye de trouver des voies mentales pour me déconnecter du boulot.

Quel est le meilleur conseil que tu pourrais donner aux apprentis en motion design ?

Ne crains pas l'erreur. Expérimente. Joue avec les logiciels. Apprends chaque jour quelque chose, même un petit détail. Il importe d'apprendre l'outil, mais exerce ton imagination à créer des images, à penser des histoires.  Sans cela, rien ne viendrait devant After Effects, Cinema 4D ou autres. Avec des techniques très simples au service d'une bonne idée, cela peut devenir époustouflant.

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